Les arguments en bref


En prétextant que l’affichage commercial pousse les citoyen.ne.s à la surconsommation, une majorité du Conseil municipal veut interdire la publicité à des fins commerciales, mais l’autoriser pour des thèmes culturels ou « d’intérêt général ».

De fait, une poignée de personnes va dicter ce que la population doit voir ou ne pas voir : c’est imposer une pensée unique !

Voici six raisons clés pour lesquelles il faut voter NON à cette mesure arbitraire et contre-productive.

  • Infantilisation de la population:
    D’autres décident pour vous ce que vous voyez.
  • 250'000 CHF de manque à gagner pour la commune :
    C’est la redevance qu’elle ne touchera plus.
  • Dépenses supplémentaires :
    La commune devra payer de nouveaux panneaux et la pose des affiches qui resteront autorisées
  • Petits commerces et associations pénalisés :
    Les commerçants et les clubs sportifs locaux ne pourront plus afficher chez eux ce qu’ils veulent.
  • Profits pour les GAFAM :
    La publicité se déplacera vers les géants du web.
  • Choix arbitraires :
    Qui décide ce qui est culturel ou commercial ? Ce qui est « d’intérêt général » ?

Vrai - Faux

  1. L’interdiction de publicité ne concerne que les affiches dans la rue
    FAUX. L’interdiction concerne « la publicité à des fins commerciales, quel que soit le procédé de réclame utilisé » (art. 1, alinéa 1 du règlement) et cela aussi bien sur le domaine public de la Ville de Lancy que sur le domaine privé visible du domaine public.
  2. Les commerces locaux ne sont pas concernés par l’interdiction de publicité
    FAUX. Les petits commerces, comme toutes les entreprises de Lancy, sont concernés par l’interdiction de publicité. Cela concerne également ce qu’ils affichent sur leur vitrine. Seuls le nom ou la raison sociale du commerce, une ou plusieurs indications de sa branche d’activité, ainsi que son logo, pourront être affichés sur la vitrine.
  3. Même si l’interdiction de publicité est acceptée, il y aura encore des publicités affichées à Lancy
    VRAI. Resteront autorisés l’affichage culturel ou à portée éducative, la promotion et/ou le parrainage de manifestations culturelles, sportives ou d’intérêt général, la communication des associations ou autres institutions locales et « la libre expression artistique et citoyenne ».
  4. Les commerces pourront continuer de mettre en vitrine des objets ou des marques
    VRAI. Dans leur magasin, les commerçants sont libres de placer les publicités qu’ils souhaitent, tant que ces supports sont à l’intérieur et ne touchent pas la vitre de la vitrine.
  5. En renonçant à l’affichage publicitaire, la ville de Lancy ne perd que peu d’argent
    C’est une question de point de vue ! L’exploitant des supports d’affichage est tenu de verser une redevance à la ville de Lancy. Cette dernière peut aller jusqu’à 250'000 francs par an. Cette somme représente, par exemple, un peu plus que l’aide sociale casuelle, Fr. 216'000.- par an. C’est aussi 2 fois et demi la subvention au festival Plein-les-Watts (Fr. 100'000.-).
  6. Les clubs sportifs pourront continuer d’avoir des bâches publicitaires comme aujourd’hui
    VRAI et FAUX. À l’intérieur des stades ou des enceintes sportives, rien ne changera pour les clubs. Par contre, les bâches ou affiches qui sont visibles depuis la rue ne pourront plus comporter de publicité de leurs sponsors. Cela vaut aussi pour le Stade de Genève. Sans possibilité de faire de la publicité, est-ce que ce sera toujours intéressant pour les sponsors concernés ?
  7. Si l’interdiction est acceptée, il y aura des dépenses nouvelles pour la ville de Lancy
    VRAI. La commune souhaitant maintenir de l’affichage pour certaines activités, il lui faudra, d’une part, acheter des supports d’affichage. En effet, les supports existants sont la propriété de l’exploitant actuel. Ensuite, il lui faudra financer la pose des affiches, soit en créant un nouveau poste de travail, soit en externalisant cette prestation. Dans l’un comme dans l’autre cas, cela engendrera des dépenses qui n’ont pas été évaluées.
  8. Il y a beaucoup de panneaux d’affichage dans la commune et l’interdiction permettra de dégager les trottoirs
    FAUX. Si on se réfère à l’appel d’offre que la commune a lancé pour la concession de l’affichage pour la période 2025-2030, il ne restera plus que 146 supports sur 236. Une diminution du nombre de supports est donc de toute façon déjà actée.
  9. L’interdiction de la publicité incitera les gens à moins consommer
    FAUX. Même si l’interdiction à Lancy passe, chacun de nous est confronté, chaque jour, à de la publicité sur Internet ou sur les réseaux sociaux. De toute façon, la publicité n’a jamais poussé une personne à acheter un produit ou service dont elle n’a ni l’envie ni l’utilité ; la publicité contribue au choix d’une marque au moment où survient le besoin.

NON à l’infantilisation de la population !


Une censure qui dicte ce que la population doit voir ou ne pas voir

En interdisant l’affichage commercial mais en l’autorisant pour des thèmes culturels, sportifs ou « d’intérêt général », l’autorité ne fait rien d’autre que de décider, à la place des citoyen.ne.s, ce qu’il convient qu’ils voient.

En d’autres termes, les partisans de l’interdiction s’arrogent le droit de décider pour d’autres, qu’ils considèrent incapables de discernement. Cette conception de la société est tout simplement scandaleuse ! Chaque personne est parfaitement à même de décider pour elle-même ce qui l’intéresse et ce qui ne l’intéresse pas. Bannir la publicité des rues est une manière d’imposer une pensée unique, dogmatique, complètement étrangère à ce qui fait l’essence de la Suisse : la diversité.

Des dépenses supplémentaires au lieu de recettes pour la commune

L’interdiction de l’affichage commercial créerait en outre un manque à gagner pouvant aller jusqu’à CHF 250'000.- par an pour la commune, soit le montant de la redevance due par la société exploitant les supports. Après les années difficiles causées par la pandémie, les besoins en prestations pour les habitant.e.s et entreprises locales sont au plus haut. Il est donc irresponsable de priver la commune d’une source de revenus non négligeables.

A cette perte s’ajouteraient de surcroît de nouvelles dépenses pour la commune. En effet, celle-ci serait obligée d’acheter des panneaux d’affichage – les panneaux existants étant la propriété de l’exploitant - , puis de payer de sa poche leur entretien ainsi que la pose des affiches qui resteront autorisées. Devra-t-elle pour cela créer de nouveaux postes ? Ou externaliser la prestation ? Mystère...

Une décision prise sans examen détaillé

En effet, la majorité du Conseil municipal a voté le règlement portant interdiction de la publicité commerciale sans jamais l’examiner en commission.
Ainsi, ni les dépenses liées à l’affichage culturel, sportif ou politique, ni les modalités de la nouvelle gestion de l’affichage n’ont fait l’objet d’une étude.

Petits commerces et associations directement impactés

L’interdiction votée par le Conseil municipal concerne également la publicité faite par les commerçants dans leurs propres vitrines. Ainsi, il sera impossible pour un commerce de signaler une promotion.

De plus, l’interdiction portant également sur les supports d’affichage situés sur un domaine privé visible du domaine public, cela signifie que les clubs de foot et de tennis ne pourront plus afficher les publicités de leurs sponsors sur les bâches entourant leurs terrains. Dans ces conditions, trouveront-ils encore des sponsors ? Qui va compenser leur perte de recettes dans ce cas ? Bien entendu, la même chose vaut pour le Stade de Genève…

Des recettes pour les GAFAM

En prétextant que l’affichage commercial pousse les citoyen.ne.s à la surconsommation, les proposants de l’interdiction démontrent leur méconnaissance de la réalité des entreprises. Pour les petites et moyennes entreprises locales, l’affichage est un support de communication abordable, qui leur permet de s’adresser à un public de proximité.

Privées de cette possibilité, elles se tourneront vers d’autres moyens, tels que la publicité en ligne, dominée par les géants américains de la tech : est-ce vraiment mieux ?

La porte ouverte à l’arbitraire

Resterait autorisé l’affichage « culturel ou à portée éducative ». Qui définit ce qu'est la culture ? Avec ce règlement, Netflix pourra faire de la publicité, puisqu’il distribue des films documentaires, alors que le maraîcher genevois, lui, ne sera pas autorisé à vanter sa production. Un concert à l’Arena n'est-il pas purement commercial ? De même, il est prévu que des emplacements seraient disponibles pour la « libre expression artistique et citoyenne » : qui décidera ce qui relève de l’art ?

Des suppressions déjà actées

Preuve supplémentaire du dogmatisme de la proposition : la commune a déjà décidé de supprimer des affichages : si on se réfère à l’appel d’offre qu’elle a lancé, il ne restera plus que 146 supports sur 236 ; on ne peut vraiment pas dire que Lancy est polluée par la pub !

Pour toutes ces raisons, il faut de voter NON à l’interdiction de la publicité à des fins commerciales le 24 novembre prochain !

NON à l'interdiction de la publicité


Le 24 Novembre 2024